Publications émises par les partenaires OSaM 
Consciente
des pressions d’un commerce international de plus en plus concurrentiel
mais aussi des exigences des consommateurs en matière de sécurité
alimentaire, la Belgique a rapidement intégré les standards sanitaires
de production laitière en proposant aux éleveurs d’adhérer à un système
d’agréation tel le système Qualité Filière Lait (QFL) et en
introduisant un système de pénalité financière basé sur un taux
cellulaire de tank de 400.000 cellules / ml. Cette stratégie aussi
méritoire soit-elle ne permet cependant pas de penser que la mammite
est un problème d’élevage qui appartient au passé. Force est de
reconnaître que cette pathologie constitue encore et toujours ce qu'il
est convenu d'appeler une "maladie de production". On peut y voir
plusieurs raisons. De très nombreuses études ont en effet confirmé le
fait que cette pathologie revêt une origine multifactorielle :
les causes doivent en être trouvées au niveau des germes, de l’animal
ou de l’élevage. Par ailleurs, cette pathologie revêt plus que par le
passé un caractère subclinique : cela démontre la
nécessité de mettre en place des systèmes de contrôle et de suivi
régulier, la détermination des taux cellulaires au niveau de la vache
ou du troupeau en constitue un exemple essentiel. Enfin, il nous faut
insister sur un troisième aspect à connotation sociologique.
Compte tenu de la multiplicité de ses activités, l’éleveur confronté à
une telle pathologie éprouve de plus en plus de difficultés à faire la
synthèse et donc le choix d’une stratégie optimale face à un tel
problème récurent parce que journalier et continu.
Les objectifs de l'OSAM sont :
- de
mettre en place, de structurer et de développer un réseau
pluridisciplinaire de compétences scientifiques et techniques dans le
domaine de la santé mammaire,
- de constituer un
instrument scientifique et technique au service des éleveurs laitiers
et des vétérinaires pour les accompagner dans la maîtrise des
infections mammaires dans leurs élevages,
- d'organiser
et de dispenser toute forme de formation continue pour les personnes
concernées par la santé mammaire des vaches laitières,
- de
rédiger des projets d'étude de la santé mammaire. C'est à ce titre
qu'un projet d'étude écopathologique des facteurs de risque des
mammites a été introduit auprès de la Région Wallonne. Le but en est de
constituer une base de données relatives aux pratiques et à
l'environnement de traite d'un nombre représentatif d'élevages laitiers
wallons confrontés ou non à un problème de mammites. L'analyse de ces
données permettra d'identifier de manière plus précise les facteurs de
risque liés aux mammites et de formuler les recommandations appropriées
qu'elles soient de nature préventive ou curative.
Plus concrètement, l'OSAM a défini un outil et une stratégie d'approche des élevages confrontés à des mammites à savoir le Suivi de Santé Mammaire
(SSM). Le Suivi de Santé Mammaire consiste en une approche fédératrice,
régulière et globale d'une exploitation confrontée à un problème de
mammites. Fédératrice parce qu'elle fait appel aux diverses compétences
nécessaires à la résolution du problème qu'elles relèvent de l'éleveur,
du vétérinaire d'exploitation, du technicien d'élevage ou du
laboratoire. Régulière car comme pour un suivi de reproduction, elle
s'envisage au travers de plusieurs visites de l'exploitation et des
animaux pendant et en dehors des moments de traite. Globale parce
qu'elle met en place une approche multifactorielle. Classiquement en
effet les mammites relèvent de trois grands groupes de facteurs : les
bactéries, l'animal et l'élevage. Un diagnostic ne peut être posé que
si les trois groupes sont pris en considération. L'approche
multifactorielle s'est concrétisée par la mise au point d'un Audit de
Santé Mammaire (ASM) qui a pour but dans un premier temps de faire un
inventaire aussi exhaustif que possible des aspects positifs et
négatifs des conditions de production laitière. Elle se complète par la
collecte de données cellulaires et bactériologiques, par une analyse
dynamique et statique de l'installation de traite.
Le cahier des
charges du SSM prévoit sur une période de 6 mois quatre visites de
l'exploitation, la première dédiée à l'ASM, la seconde à des
prélèvements ciblés de lait en vue de réaliser des analyses
bactériologiques, la troisième pour contrôler les procédures de traite
et la quatrième pour vérifier l'efficacité des mesures préconisées. Ces
visites sont organisées en collaboration avec l'éleveur et le
vétérinaire de l'exploitation.
Cette approche est tout à fait innovatrice dans le contexte wallon.
Elle est par ailleurs complémentaire à la philosophie développée dans
le cadre du système QFL.