Plus que jamais, compte
tenu de l'explosion des connaissances, il nous semble indispensable de
chercher une adéquation optimale entre des objectifs généraux et
spécifiques à définir de manière aussi précise que possible, un ou des
systèmes d'
évaluation qui soient en concordance avec
ces objectifs et enfin des moyens humains, matériels et
méthodologiques.
1. La définition des
objectifs est essentielle. Cette notion d'objectif correspond
à celle de but, de projet. Avec d’autres, nous estimons indispensable
la définition d’objectifs. Ce procédé permet en effet de mieux
structurer la démarche, de conclure sur une base claire un
« accord » entre l’enseignant et les apprenants, de
mieux évaluer le degré de maîtrise des contenus dispensés et enfin
d’augmenter l’adéquation avec les attentes de la société.
L'objectif général a été placé sous le triple signe
de l'Interactivité, de la Métacognition (capacité à évaluer ses propres
connaissances), de l'Autoformation et de l'esprit Critique (IMAC). Les objectifs
spécifiques, volontairement centrés sur les apprenants, ont
été rédigés en nombre plus ou moins important selon les chapitres. Ils
relèvent tout à la fois de la mémorisation mais aussi de la
compréhension et de la synthèse.
2. L'évaluation est doublement
nécessaire compte tenu de sa fonction académique
(caractère obligatoire de l' évaluation de l'apprenant pour justifier
son aptitude à passer à l'année supérieure et à terme à recevoir le
diplôme de sa spécialité : évaluation certificative) mais aussi et
surtout compte tenu de sa fonction formative au
sens ou elle doit permettre à l'apprenant d'estimer son degré de
maîtrise des matiàres enseignées et d'induire le cas non échéant une
réaction de remise à niveau. Elle revêt dans ce contexte une fonction
diagnostique puisqu'elle offre la possibilité à l'apprenant d'envisager
en concertation avec les encadrants les raisons de son éventuel échec.
Indépendamment du but certificatif et/ou formatif poursuivi, toute
évaluation se trouve confrontée au QUI
et au QUOI.
QUI ? les apprenants bien sûr.
Mais leur nombre en médecine vétérinaire soulève des contraintes
organisationnelles. Cela explique sans doute le recours de plus en plus
fréquent aux examens écrits faisant appel aux Questions à Choix
Multiples (QCM). Ne jetons pas le bébé et l'eau du bain. Comme la
langue d'Esope, les QCM sont la meilleure et la pire des choses. Leur
qualité dépend et notamment de celle de leur rédaction. Il n'y a pas et
il n'y aura sans doute jamais de méthode d'évaluation optimale. C'est
de leur association que l'on peut espérer répartir les apprenants en
une double courbe gaussienne à savoir à droite les meilleurs et à
gauche les moins bons.
Quoi ? La réponse à cette question est
plus complexe. La description sommaire de la fonction médicale du
vétérinaire fait apparaître une succession d'étapes qui s'apparentent
au processus d'acquisition des connaissances à savoir l’anamnése
(demander) , la propédeutique (explorer), le diagnostic (conclure), le
traitement (décider) et le pronostic (évaluer). L'enseignement
universitaire se devrait d'évaluer non seulement la connaissance mais
également la capacité de l'apprenant à comprendre, à appliquer, à
analyser et à synthétiser ces connaissances. On sait ce qu'il en est
réellement à cause d'un manque de formations des enseignants à ces
divers types d'évaluations mais aussi à cause des moyens matériels et
temporels disponibles. Ainsi, c'est forcés et contraints que les
enseignants de 3ème doctorat en sont arrivés à faire des examens écrits
pour évaluer les formations cliniques. Il est vrai que la seule
évaluation des connaissances est confortable à la fois pour l’apprenant
et l’enseignant. Pour l’apprenant, apprendre l’information autorisant
une réponse exacte est plus simple que réfléchir au raisonnement qui la
sous-tend ou au coefficient de certitude qui lui est associé. De même,
pour l’enseignant il est plus facile d’évaluer la réponse que les
différentes étapes qui en ont rendu possible la formulation. Pourtant,
des solutions alternatives existent. Il nous semble important à terme
de mettre progressivement en place des méthodes d'évaluation du
processus d'acquisition des connaissances (les degrés de certitude en
sont un exemple) pour approcher ce faisant le contexte de l'activité
professionnelle.
3. Qu'ils soient humains,
matériels ou méthodologiques, les moyens doivent également être en
adéquation avec les objectifs. Une fois encore la pléthore constitue un
frein certain à la mise en place de moyens de formation optimaux.
Pourtant des méthodes alternatives existent. L'outil Web CT en
constitue un exemple. En effet, il existe de multiples façons
d'apprendre. On pourrait dire que nous apprenons le plus souvent sans
le chercher vraiment, en dehors de tout système d'instruction,
simplement par imprégnation en étant immergé dans
le problème par le fait de vivre dans un contexte donné (la
fréquentation régulière d'une exploitation ou d'un vétérinaire ou de la
clinique en est un exemple). On peut également apprendre au travers d'explorations
personnelles librement décidées et sans modifications de
l'environnement fréquenté (l'exploration plus ou moins complète et
détaillée de ce cours en serait un exemple). On apprend aussi (et
surtout ?) en créant du nouveau (par rapport à ses propres
connaissances) au départ d'une idée personnelle, d'un projet individuel
ou collectif (le module ASG en est un exemple). On apprend aussi grâce
aux interactions sociales avec ses pairs ou avec les encadrants. On
l'aura compris, placer les apprenants de manière aussi fréquente que
possible dans ces diverses situations d'apprentissage, est une garantie
supplémentaire d'atteindre les objectifs de formation.